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colloques, séminaires, expositions... organisés ou accueillis à la MSHB

Nommer les violences conjugales et leurs mécanismes

Journée d'étude
Nommer les violences conjugales et leurs mécanismes

Le groupe de travail interdisciplinaire de la MSHB "Violences de genre" organise des journées d'étude les 25 et 26 mai 2023, à la Faculté de Lettres et Sciences humaines, UBO - Brest. 

Ces journées s’adressent tant aux enseignant·es-chercheur·es qu’aux acteur·rices de terrain.

Contacts : responsables du GTI : Marie-Laure Deroff & Christèle Fraïssé

Présentation

Programme

Parmi les violences faites aux femmes (Jaspard, 2011) ou les violences de genre (Brown et al., 2020), celles ayant lieu dans l’espace dit “conjugal” font l’objet de définitions et d’appellation diverses, en fonction de leur traitement médiatique et public marqué par des logiques d’occultation (Romito, 2006/2018), de recherches et de politiques publiques engagées à ce sujet (Delage, 2017). Si des travaux sur l’apparition et  l’usage médiatique de la notion de “féminicide” émergent (Taraud, 2022), l’analyse de l’évolution et de la co-existence de diverses manières de nommer plus généralement les violences dites “conjugales” et  l’identification de chacun des attributs de ces expressions doivent encore faire l’objet d’éclaircissements.

En effet, certaines de ces expressions désignent d’abord l’espace dans lequel ces violences ont lieu  (violences conjugales, violences au sein du couple, violences par partenaire intime), mais peuvent être inscrites dans un champ spécifique pouvant s’éloigner de l’approche en termes de genre (Cavalin, 2013).  Plusieurs questions se posent. Comment ont été construites chacune de ces expressions, et quel est leur champ d’origine : psychanalyse, sociologie, etc. ? Pourquoi certaines désignent un espace, quand d’autres désignent un processus, tel que l’emprise (Hirigoyen, 2006) ou encore le contrôle coercitif (Stark, 2014), etc. ? Quelles sont les représentations sociales associées à chacune de ces expressions ? Comment les institutions et, en particulier, la justice ou les associations d’aide aux victimes s’en saisissent pour comprendre ou identifier le processus ? Quels sont les arrangements réalisés entre les concepts initiaux et les usages qui en sont faits ? Tel sera l’objet de cette journée d’études pluridisciplinaire autour des manières de nommer ces violences.

 

Bibliographie

  • Brown, E., Debauche, A., Hamel, C. & Mazuy, M. (dir.) (2020), Violences et rapports de genre : enquête sur les violences de genre en France, Paris, Ined.
  • Brown, E. & Mazuy, M. (2021), “Violences conjugales subies par les femmes”, Terrains/Théories, vol. 14.
  • Cavalin, C. (2013), “Interroger les femmes et les hommes au sujet des violences conjugales en France et aux États-Unis : entre mesures statistiques et interprétations sociologiques”, Nouvelles Questions Féministes, vol. 32, n° 1, pp. 64-76.
  • Delage, P. (2017), Violences conjugales : du combat féministe à la cause publique, Paris, Presses de Sciences Po.
  • Hirigoyen, M.-F. ([2005] 2006), Femmes sous emprise : les ressorts de la violence dans le couple, Paris, Pocket.
  • Jaspard, M. ([2005] 2011), Les violences contre les femmes, 2e édition, Paris, La Découverte. Romito, P. ([2006] 2018).
  • Un silence de mortes : la violence masculine occultée, traduit par Julien J. & Lampron È.-M., 2e édition, Paris ; Québec, Syllepse ; M éditeur.
  • Stark, E. (2014), “Une re-présentation des femmes battues : contrôle coercitif et défense de la liberté”, in Maryse Rinfret-Raynor, Élisabeth Lesieux, Marie-Marthe Cousineau, Sonia Gauthier & Elizabeth Harper (dir.), Violences envers les femmes : réalités complexes et nouveaux enjeux dans un monde en transformation, Québec, Presses de l’Université du Québec, pp. 33-51.
  • Taraud, C. (dir.) (2022), Féminicides : une histoire mondiale, Paris, La Découverte, 923 p.

 

Programme

Jeudi 25 mai

13 h 45 |

Nommer les violences

  • conférence introductive : “Faut-il se débarrasser de la catégorie de “violence” pour mieux comprendre la violence dans le couple ?”, Pauline Delage, chargée de recherche CNRS (CRESPPA-CSU)
  • “Pour une éthique de la nomination : les violences conjugales dans les médias”, Giuseppina Sapio (MCF, sciences de l’information et de la communication, université Paris 8 et chercheuse au CEMTI)
  • “La naturalisation des violences conjugales, entre psychologie évolutionniste et sociobiologie de sens commun”, David Fonte (MCF, psychologie sociale, Centre de Recherche Psychanalyse, Médecine et Société, université de Paris-Cité) et Solveig Lelaurain (MCF, psychologie sociale, Laboratoire de Psychologie Sociale, Aix-Marseille Université)
  • “Le contrôle coercitif : définitions, apports et limites”, Gwénola Sueur (doctorante en sociologie, Université de Bretagne Occidentale) et Pierre-Guillaume Prigent (docteur en sociologie, Université de Bretagne Occidentale)

 

Vendredi 26 mai

9 h 00 |

Regards croisés recherche - acteur-rices de terrain

  • intervention des représentantes de Solidarité femmes 44
  • “La judiciarisation des violences conjugales : des acquis aux attentes”, Sylvie Grunvald (laboratoire de recherche Droit et changement social, CNRS - UMR 6297, Université de Nantes)
  • “Les violents conjugaux sont-ils “fous” ?” Marc Joly, chargé de recherche CNRS (laboratoire PRINTEMPS, UVSQ/Université Paris-Saclay)
  • conférence de clôture : “Violences conjugales et continuum des violences de genre”, Magali Mazuy, chargée de recherche INED Paris

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