La place des pratiques de création, de leur réception et des attentes qu’elles suscitent au sein de la société connaît de fortes variations d’un territoire à l’autre. Certains placent l’art au coeur de leur identité et en font un argument clé de leur attractivité, d’autres au contraire, tendent à le sacrifier à la nécessité économique ou politique. Loin d’être un simple secteur d’activité, la création peut-elle constituer la matrice d’un lien social fort, voire la clé d’un possible renouvellement de la démocratie ? Les territoires artistiques sont-ils des territoires de liberté ? À quelles attentes des publics l’art peut-il être amené à répondre sur des territoires (politiques) contestés ? Les territoires des représentations de l’art ont en effet une triple dimension, en tant qu’entités géographiques/qu’espaces, en tant que territoires de l’imaginaire (espaces symboliques), en tant que territoires numériques (nouveaux territoires de la représentation) : l’art participe à la redéfinition du territoire et le territoire influe sur les représentations de l’art.
Modératrices
Annick Cossic & Anne Le Guellec
Conférencier invité
Jean-Manuel de Queiroz - « Création littéraire et territoire. Analyse de deux relations antagoniques : Aujourd’hui en retraite, Jean-Manuel de Queiroz a enseigné essentiellement la sociologie de l’éducation durant toute sa carrière à Rennes 2, avec une année à l’Université du Québec à Montréal. Hors ses travaux consacrés à l’école, il a publié sur le thème de la déviance (très liée aux problématiques de l’interactionnisme symbolique-École de Chicago), et consacré quelques enseignements et études à la sociologie de l’art et de la culture.
Jeunes chercheurs
Soaz Jolivet - « Les friches culturelles : une utopie nécessaire à l’idéal de démocratisation ». Après avoir fait toute sa carrière professionnelle dans le milieu associatif culturel et artistique en tant que professeur de danse contemporaine et directrice chorégraphique, Soaz Jolivet poursuit une thèse de doctorat en sociologie à l’Université de Bretagne occidentale au sein du laboratoire LABERS. Faisant suite aux hypothèses sur les nouveaux espaces culturels c’est-à-dire sur l’appropriation par les artistes d’espaces publics ou privés, qu’elle avait développées dans son mémoire de Master mené en ethnologie sur le rituel de la danse à partir de la danse bretonne, son sujet de thèse porte sur la gouvernance des collectifs dans les friches culturelles comme projet non institutionnel. Les questions qui l’animent tournent autour de la « créativité de l’agir » individuelle et collective, l’émancipation des individus, le conflit instituant/institué, dans le champ artistique.
Noémie Le Vourch - « Redéfinition identitaire et territoriale dans la fiction de l’écrivain trinidadien Earl Lovelace (1935, - ) ». Enseignante agrégée en anglais dans le secondaire, Noémie Le Vourch a effectué son doctorat en Études Anglophones à l’Université de Bretagne Occidentale (Brest), au sein du laboratoire de recherche HCTI (axe 4 : Rapports de force). Elle a soutenu sa thèse intitulée « Pouvoirs civils et religieux dans la fiction d’Earl Lovelace, entre collusion et collision », dirigée par le Pr. Annick Cossic, en novembre 2014. Elle est spécialisée en littérature antillaise postcoloniale. Son domaine de recherche s’élargit à la construction identitaire postcoloniale dans les Antilles Anglophones.
Un artiste, une oeuvre
Patrick Chamoiseau - « Martinique, carrefour de la théorie et de la création artistique ». Écrivain français originaire de la Martinique, auteur de romans, de contes, d’essais, théoricien de la créolité, il a également écrit pour le théâtre et le cinéma [Biguine (2004), Aliker (2007), Nord-Plage (2004) ou encore Le Passage du Milieu (2009)]. Le prix Goncourt lui a été décerné en 1992 pour son roman Texaco, une oeuvre vaste présentant la vie de Martiniquais sur trois générations.