Notre invitée ce mois-ci dans Chercheurs en ville, est Christine Lapostolle docteur en anthropologie et écrivaine. Enseignante à l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) à Quimper, elle revient, dans cette émission, sur son ouvrage « Ecoldar, portrait d'une île ».
« A partir du printemps 2020, les 46 écoles d’art du pays ont progressivement rejoint un mouvement #metoo propre à ce secteur. Et l’une des premières à s’être mobilisée, c’était l’école des Beaux-arts de Rennes à travers le compte Instagram Les mots de trop. Plus de 400 témoignages de violences y ont été recueillis. Une des rares fenêtres ouverte sur ces établissements, des écoles un peu à part dans l’enseignement supérieur.
Au départ, il y avait des ateliers de peinture et de dessin qui se sont peu à peu institutionnalisées. Les académies royales de peinture et de sculpture sont fondées au 17è siècle par Louis 14. Et seront remplacées par l’École nationale supérieure des Beaux-Arts à Paris, on est en 1819… Des initiatives locales suivront ailleurs sur le territoire.
Aujourd’hui, en France, les écoles d’arts sont reliées aux Beaux-arts, mais aussi aux Conservatoires, à l’Université, à des écoles privées pas toujours reconnues, parfois à des BTS et DUT (formations plus courtes). Un peu de plus 10 000 personnes y étudiaient en 2018. Les arts plastiques, appliqués, du spectacle mais aussi la danse, la musique…
A Rennes, on peut citer l’EESAB, l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne qui regroupe en fait 4 établissements depuis 2010 : les écoles supérieures d’art de Rennes, Brest, Lorient et Quimper. On compte près de 900 étudiants sur ses bancs… ce qui en fait la première école d’art de France !
Alors qui sont ces étudiants ? Quel est le cœur de la formation ? Sûrement plus complexe que d’apprendre aux élèves à “être artiste”… L’école est-elle d’ailleurs là pour professionnaliser ses étudiants ? De quelles manières se tissent les relations entre élèves et enseignants là où les pratiques artistiques reflètent l’intimité de ses auteurs ? Enfin, les écoles d’art ont elles changé avec la numérisation de nos sociétés ? »
(Lucie Louâpre)
Notre invitée
Auteure d’une thèse sur les images du désert dans la peinture de manuscrits du Moyen Age, Christine Lapostolle enseigne à l’Ecole européenne supérieure d’art de Bretagne (EESAB) à Quimper. Elle a vécu dans plusieurs endroits du Finistère avec lequel elle entretient des relations étroites depuis plus de trente ans. Salué par la critique, son premier livre Le grand large paru aux éditions Lattès en 1993 a été suivi par Les paroles s’envolent (1996), Regarder la mer (2003), Nous arrivons (2006), Latham (2012) et Ecoldar portrait d’une île (2018) aux éditions MF. Elle vient de publier Temps permettant (2022).
Pour en savoir plus
Chaque mois « Chercheurs en ville » vous donne rendez-vous pour découvrir des thématiques d’actualité autour des questions et des débats de société. Leurs regards croisés au carrefour de la recherche universitaire et du journalisme permettent de découvrir et de comprendre les travaux de chercheurs bretons en sciences humaines et sociales.
Chercheurs en ville, est une émission de radio créée en partenariat par la Maison des sciences de l’homme en Bretagne et la radio Canal B. L’équipe est composée de Colette David, ancienne journaliste à Ouest-France, de Lucie Louâpre, journaliste à Canal B et réalisatrice de l’émission et de Christian Le Bart, professeur de science politique, membre de l'unité de recherche Arènes (UMR 6051) et chargé de médiation scientifique pour la MSHB.
Diffusée sur la radio Canal B, elle est ensuite disponible en podcast sur le site de la MSHB, de Canal B et sur notre chaîne Canal U.
Une émission diffusée le vendredi 20 mai à 13h sur Canal B.