La charpente comme vecteur de diffusion du Gothique dans l'Ouest de la France : entre innovation, archaïsme, symbolisme et déterminisme environnemental
Ce projet tentera de déterminer si réellement la péninsule Armoricaine a vécu en état d’arriération culturelle jusqu’à son rattachement au royaume de France ou si, bien loin des lieux communs, la Bretagne a su épouser ces changements stylistiques avec la même facilité que ses voisins. Il sera également question de mettre en évidence la vitesse de propagation du Gothique depuis ses marges politiques et naturelles, la présence de poches « d’archaïsme » ou d’innovation.
Il s’agira enfin d'identifier les stratégies adoptées par l’homme pour répondre aux contraintes mécaniques imposées par les nouveaux styles de charpentes, plus économes en petits bois, mais plus lourdes du fait de grosses pièces plus nombreuses. Ceci sous-entend une gestion particulière des espaces forestiers pour répondre aux énormes besoins liés à l’approvisionnement d’un gros chantier de construction (église, cathédrale, château…). Or, du fait de la rareté et de la faible étendue des massifs forestiers, du fait de sols parfois dégradés et peu épais, la Bretagne présente une production en bois d’œuvre de qualité très inégale. Dans quelle mesure la pression de plus en plus forte qui s’est exercée sur le milieu forestier depuis près de 3000 ans a-t-elle pu induire des changements dans la physionomie, dans la morphologie ou dans les techniques de construction de la charpente gothique en Bretagne ? Quelles sont ces spécificités, si elles existent et quelles en sont les raisons ?