La gouvernance des imaginaires urbains
L'objectif est de réfléchir aux relations entre acteurs producteurs de représentations, d'images, de croyances liées à la ville. Une place significative sera faite, et c'est l'originalité du projet, aux artistes (et particulièrement aux plasticiens), que leur relation aux décideurs politiques soit institutionnalisée ou non. Mais l'image de la ville est aussi le fait des commerçants, des industriels, des urbanistes et des architectes, etc. S'il est sans doute naïf de souscrire à une vision démocratique ou égalitaire de droit à faire la ville, il est tout aussi réducteur de réduire celle-ci à une production maîtrisée par quelques communicants. Des inégalités s'observent quant au pouvoir dont chacun (individu ou institution) dispose pour produire les imaginaires urbains : on n'est pas pour autant, malgré la mise en scène des politiques d'image, dans une configuration de monopolisation par le politique.
Longtemps abandonnée aux entrepreneurs culturels, l'image des villes s'inscrit désormais à l'agenda institutionnel et politique : elle a ses spécialistes, elle fait l'objet de politiques publiques spécifiques, ce qu'il est convenu d'appeler le marketing territorial.Parce qu'elle produit des effets de réalité lourds, l'image n'a plus rien de virtuelle ou de subjective. Elle a l'épaisseur des données sociales auxquelles le politique doit se confronter.