projets de recherche

A partir du fonds d’une entreprise d’imprimerie découvert récemment, ce projet se propose d'étudier une part peu connue de l'imagerie populaire que sont les étiquettes d'alcool des années 1930 aux années 1980 et de reconstituer les procédures associés de production de ces étiquettes au travers du jeu des acteurs entreprise-négociants et des technologies utilisées (ici la lithographie).

Si cette imagerie est relativement bien connue en ce qui concerne le vin et ses grands crûs qui ont été conservés par les commanditaires et par les collectionneurs, l'imagerie populaire, de peu de valeur commerciale et ayant pour horizon la destruction, n'a que très rarement été conservée et étudiée. Or cette image, par sa richesse iconographique et par la diversité des commanditaires, permet d'appréhender de manière globale des modèles de représentations mentales, des stratégies commerciales et des réseaux de diffusions.

Ce projet innovant permettra une confrontation avec d'autres imageries industrielles plus connues que sont l'imagerie d’Épinal et les maisons d'édition Goupil, Braun ou Giraudon, spécialisées dans la représentation de l'histoire ou dans la reproduction d’œuvres d'art. Il s'agit en revanche, dans ce projet, de mettre en évidence l'apparition de l'image commerciale à destination des catégories les plus populaires de la société afin d'appréhender de manière globale la production et l’usage des images en un temps où elles se généralisent sans être encore totalement banalisées.

La création d'une base de données et de cartes de répartition permettra la mise en place d'une réflexion sur la question de l’image dans le territoire, sur les réalités géographiques diverses des consommations et sur l’usage des codes sociaux dans la consommation de masse. 

Ce projet de recherche autour de l’histoire de l’image commerciale en Bretagne au XXe siècle, à partir d’un fonds documentaire totalement inédit et inconnu jusqu’alors, s’enrichit de deux spécificités :

- Sa construction s’articule entre équipes de recherche universitaires (Université de Bretagne Occidentale, Université de Bretagne Sud, Université de Rennes, Université de Nantes) et Ecole des Beaux Arts (Ecole Européenne Supérieure d'Art de Bretagne ; il intègre des enseignants de l’EESAB (ici des enseignants des sites de Brest et de Quimper) qui travaillent avec leurs étudiants à la production artistique autour des méthodes lithographiques et des thématiques et des formes de l’image commerciale. Nous souhaitons ainsi associer production scientifique et production artistique et éclairer l’une par l’autre.

- Il s’appuie également sur un double partenariat avec les collectivités locales (Brest Métropole Océane) et régionales qui, en parallèle, sont sollicitées pour financer les numérisations des fonds d’archives et avec l’entreprise privée puisque les fonds documentaires restent propriété de l’entreprise PAM dont les dirigeants et les personnels sont à la fois participants, spectateurs et acteurs du travail engagé.