Périphéries et dynamiques identitaires au Yucatan
Ce programme de recherches vise à comprendre comment se construisent et évoluent des réalités identitaires dans les territoires géographiquement, culturellement et politiquement périphériques, que sont la Bretagne et le Yucatan. Le choix de comparer ces deux espaces séparés par l’Atlantique peut paraitre surprenant alors qu’il s’agit d’entités appartenant à des continents différents, issues d’histoires distinctes, n’ayant pas le même niveau de développement économique ni des structures anthropologiques identiques. Pourtant, ces régions ont bien des points communs, dont une langue différente de celle du centre, des identités régionales fortes, des régimes de genre parfois qualifiés de « matriarcats ». Toutes deux sont cependant soumises au contexte contemporain de la globalisation, qui conduit à la création de nouveaux sujets sociaux. Leur appartenance, géographique mais aussi culturelle, à d’autres continents, conduit à des approches souvent différentes qui peuvent ouvrir de nouveaux horizons théoriques. Cette problématique conduit à traiter de la transmission car la notion même de dynamiques identitaires conduit à se poser la question de ce qui se transmet ou pas dans l’identité régionale. Elle pose également la question de relecture de l’identité à l’aune de nouveaux enjeux, ceux par exemple du tourisme qui, au Yucatan, promeuvent le port de marqueurs traditionnels de l’ethnicité maya (huipil, guayabera), tout en refusant de reconnaître les savoirs traditionnels, comme ceux des parteras empiricas (matrones) (Gautier et Labrecque, à paraître ; Guëmez et Quadrochi 2007, Repetto). En Bretagne également le tourisme valorise une identité régionale que le système éducatif français et la mondialisation tendent à affaiblir (Le Gall et Simon 2012).