Maison des Sciences de l'Homme en Bretagne
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Appel à communication

Parcs privés ou publics, dans la littérature du XVIIIe siècle à nos jours, approche éco-poétique

Cet appel à contributions est lancé pour le n° 2 de la Revue des Lettres modernes (Minard), série « Ecolittératures ». Date limite d'envoi des propositions de contribution le 20 septembre 2025.

Le parc, privé ou public, au statut hybride entre nature et culture, est un espace clos paysagé, semi-sauvage, pris en main, réagencé, recomposé par l’homme.  D’abord aménagé autour du château ou du manoir comme source d’agrément privé (la promenade et la chasse) et réserve de bois, avec ferme et écurie attenantes, il est apparu au milieu du XIXe siècle comme espace public au cœur des villes ou dans leur périphérie. Fruit d’une vaste politique hygiéniste, il est conçu pour le bien être physique et mental des populations citadines de plus en plus nombreuses et plus en plus malmenées. Il offre des services écosystémiques d’importance : amélioration de la qualité de l’air, lutte contre le bruit et la chaleur, préservation de la bio-diversité locale (faune et flore). On insiste par ailleurs sur ses vertus esthétiques et récréatives et sa capacité à renforcer le lien social. Concrètement, on peut y trouver de larges pelouses, des allées plus ou moins rectilignes, des prairies où peuvent paitre les troupeaux, des zones plus ou moins étendues plantées d’arbres aux essences variées qui assurent ombre et fraicheur, des pièces d’eau, des fontaines, des sculptures, des parterres fleuris, des roseraies, des jardins thématiques, des vergers, des labyrinthes. Au-delà de la faune qui subrepticement y trouve un refuge naturel, il peut abriter une faune introduite délibérément (gibier, cerfs, chevreuils, canards, cygnes, grande variété d’oiseaux colorés comme à Regent’s Park). Aujourd’hui, avec ses parcours de santé, ses aires de jeu pour les enfants, il étend et diversifie ses fonctions et son public. Il peut enfin se faire galerie à ciel ouvert, espace d’exposition d’artistes, plasticiens et sculpteurs (comme à Chaumont-sur Loire) qui, dans un esprit qui relève du « green art », à partir de la matière offerte par la nature même, produisent des œuvres éphémères. Alors que le jardin perçu comme un espace d’intimité a donné lieu à de nombreuses études littéraires, le parc espace théorique de sociabilité a été quelque peu délaissé. L’objectif de ce numéro est d’en dresser le portrait et les fonctions dans la littérature romanesque du XVIIIe siècle à nos jours, sans restriction géographique particulière, au besoin pour souligner les diversités culturelles dont il fait l’objet hors de France. Des incursions dans le domaine de la poésie, du théâtre, du cinéma et de la peinture sont possibles.

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