Le réchauffement climatique hier ou aujourd’hui, la crise multiforme occasionnée par la Covid-19, auront sans aucun doute dans les années à venir des effets sur la possibilité concrète de se livrer à des pratiques artistiques et créatives définitivement condamnées à être jugées non-essentielles… à moins de développer une nouvelle alliance avec les scientifiques et ingénieurs en quête de médiations pour mieux comprendre, discuter et produire le monde d’après. Si les rencontres, les croisements entre arts et sciences n’ont pas attendu ces nouvelles crises, ces dernières nous incitent plus que jamais à (re)venir les questionner.

En prolongeant les réflexions engagées auparavant dans le cadre du pôle "Arts et création" de la MSHB, il s'agit d'interroger les pratiques de créations dans les arts, les sciences et les techniques. Ce nouveau programme de constitution d’un Groupe de travail interdisciplinaire s’inscrit au croisement des axes "Anthropisation & anthropocène" et "Démocratie, transformations & expérimentations" de la MSHB. En effet, il s’agit tout à la fois d’interroger la création artistique en régime écologique ou climatique afin d’examiner les contributions artistiques aux enjeux communicationnels démocratiques, notamment au moyen d’approches expérimentales hybridant arts et sciences. Deux pistes semblent se dégager autour de l'inattendu, de l'indisciplinarité, et des objets à créer.

Sans nous départir du point de vue pragmatique adopté dans le précédent séminaire "Comment créer ?", il convient de questionner les rencontres, collaborations, interpellations, interpénétrations des pratiques, domaines, projets artistiques et scientifiques ou techniques. Comment s’opère la création, l’innovation, la fabrication d’objets ou d’artefacts signifiant ou agissant dans ces différents domaines, à leurs frontières, à leurs marges ou dans de nouvelles alliances à explorer ?