Les espaces marins sont soumis à une charge anthropique qui amène toujours plus de populations et d’activités, particulièrement sur les littoraux : activités de productions (commerce, transports, industrie, énergie, pêche, aquaculture, …), de loisirs (balnéaire, nautisme, croisières, …) côtoyant des espaces résidentiels en extension. Cet attrait pour les littoraux se fait alors même que les changements climatiques en cours mettent à mal les zones côtières, modifiant les perceptions portées sur la mer.
L’objet du GTI est de rapprocher des scientifiques pour interroger les transformations de la pratique de la pêche de loisir sur les littoraux et particulièrement en bord de mer et en zones protégées. En identifiant les usages, les modes d’occupation et les représentations des groupes sociaux vivants dans les territoires littoraux ou les fréquentant, nous pourrons interroger plusieurs aspects : les pratiques halieutiques et leurs conséquences sur les espèces marines littorales, les circuits économiques et de consommation de produits d’origine marine, les représentations de l’espace marin et les rapports aux milieux qu'entretiennent les groupes sociaux (populations locales, touristes, migrantes), dans un contexte de changements écologiques et sociaux.
Pour répertorier les usages et pratiques comme leurs évolutions, il faut les rapprocher des intentions des acteurs des territoires quelles qu’elles soient, tant celles de la protection des milieux naturels, que celles du développement économique tournées vers le tourisme et les activités de loisirs. Si les pratiques de la pêche côtière évoluent sous l’action des associations (fédérations de pêche, associations de pêcheurs, guides de pêche) en prenant davantage en considération la fragilité de l’environnement marin, elles restent encore ancrées dans une histoire territoriale de l’abondance et dans un modèle extractiviste encore dominant. Pourtant, nous faisons l'hypothèse que la pêche de loisir permet la construction et la transmission de connaissances sur l’environnement côtier et contribue à un “genre de vie” littoral dans lequel la question de sa soutenabilité est centrale. La fréquentation des milieux littoraux peut ainsi reproduire/renforcer des représentations et des pratiques héritées, comme elle peut aiguiller un changement de perception entre les humains et la nature, en raison d’une perception de la raréfaction de la ressource halieutique et sous l’effet du renforcement des réglementations.
La constitution d’un groupe de travail interdisciplinaire vise à identifier des acteurs académiques, institutionnels, associatifs voire politiques intéressés par l’approfondissement des connaissances sur la pêche côtière de loisir (bord de mer et embarquée) et sa gouvernance.
Anne Choquet-Sauvin Droit AMURE Université de Bretagne occidentale | Sylvaine Derycke Sociologie, Anthropologie sociale et ethnologie CRBC Université de Bretagne occidentale | Maxime Dejean Géographie Géoarchitecture Université de Bretagne occidentale |
Julie Lassalle Sciences cognitives Lab-STICC Université Bretagne sud | Étienne Quillet Sciences du vivant Laboratoire d’Océanologie et de Géosciences Université du Littoral Côte d’Opale | Johan Vincent Histoire ESTHUA Université d’Angers |