Cet événement est organisé dans le cadre du programme de recherche labellisé DOPONUM, porté par Antony Fiant, professeur à l'Université Rennes 2 (EA 3208 APP).
Cette journée d’étude voudrait questionner la manière dont l’art documentaire, loin du traitement médiatique usuel, rend compte d’un fait politique majeur et incontournable de notre époque, celui des migrations de populations de tous âges et de toutes conditions, pour des raisons politiques, économiques et/ou environnementales, à l’échelle mondiale. La journée se focalisera sur deux phases précises, celles du déracinement et de la reconstruction. En effet, si nombre de documentaires consacrés à différentes migrations contemporaines montrent des migrants en phase de transit, sur le chemin de l’exil ou dans des camps aux statuts divers, plus rares sont ceux qui se focalisent sur les phases du déracinement ou de la reconstruction.
La première semble la phase privilégiée pour déterminer les causes de la migration, la seconde celle de ses conséquences ou de sa finalité. Le déracinement est rarement filmé directement, faisant le plus souvent l’objet de récits au passé, de souvenirs, de réminiscences, ou encore de retours sur les lieux originels de la migration, parfois sous la forme de songes. On sait l’issue dramatique de nombreuses migrations contemporaines, notamment en mer Méditerranée. Parler de reconstruction pourrait dès lors sembler déplacé, d’autant qu’elle apparait le plus souvent comme incertaine ou provisoire. Cependant, des artistes ont pu, sans verser bien sûr dans l’optimisme à tout crin, témoigner de situations où des migrants se reconstruisent, au prix de nombreuses vicissitudes, d’errances et de recommencements, pour entamer une nouvelle vie conditionnée par l’insertion sociale et économique.
Comment représenter l’origine d’un mouvement migratoire ? Comment dire l’arrachement ? L’imaginaire de la résistance ? Comment rendre compte d’une hypothétique reconstruction ? Quelles pratiques et techniques pour cela ? Quelle place pour l’auteur des images ? Quelles sont les modes de diffusion de ce type d’images documentaires ? Quel impact sur la conscience des spectateurs de ces œuvres ? Telles sont quelques-unes des questions que cette journée d’étude voudrait privilégier.
Comité scientifique
- Françoise Dubosquet (EA 4327, ERIMIT, Rennes 2)
- Antony Fiant (EA 3208, APP, Rennes 2)
- Miloud Gharrafi (EA 4186, IETT, Lyon 3)
- Dominique Maliesky (UMR 6051, ARÈNES, Sciences Po Rennes)