De la nature à soi

L’objectif est d’étudier les relations entre le sujet humain et son environnement naturel au XVII^e siècle, une époque où les mots "sujet" et "nature" ne sont pas définis dans leur acception actuelle. L’anthropisation de l’environnement favorisée par les progrès dans les sciences induit-elle une herméneutique du sujet par l’intermédiaire de celle de l’espace vivant ? 
La temporalité couverte par le GTI s’étendra des découvertes de Galilée au XVI^e siècle jusqu’au XVIII^e siècle, qui entérine la notion d’individu en cours d’accomplissement depuis la Renaissance (voir Jean-Marie Le Gall, Défense et illustration de la Renaissance). Repère-t-on au XVII^e siècle des signes de la sensibilité affective à la nature dont Les Rêveries du promeneur solitaire de Rousseau offrent en 1776 un exemple canonique ?

Ces questions seront examinées dans une démarche interdisciplinaire, qui réunit la littérature, la philosophie, l’histoire des sciences et l’histoire des arts. La lexicologie sera un axe interdisciplinaire privilégié du GTI, tout texte confondu – fictionnel ou non fictionnel – dans le dessein de classer les mots qui désignent le "je" et son espace vivant, de saisir les termes (ou signes, dans le cas des supports visuels) qui indiquent l’appropriation du vivant par le sujet, la subjectivité et la subjectivation. Il s’agira aussi d’être attentif aux émotions suscitées par l’espace extérieur au sens large – terre, mer, ciel, climat, habitat, phénomène naturel... – sur celle ou celui qui le transcrit. 
Le genre sera aussi un axe majeur de ce GTI interdisciplinaire pour ces époques où le regard porté sur la femme est fondé sur des préjugés qui prêtent à celle-ci des affinités de nature avec la nature –  voir, entre autres, Carolyn Merchant, La mort de la nature, les femmes, l’écologie et la révolution scientifique.